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Après le Jules-Verne, Loïck Peyron s’autoriserait bien une petite… Coupe de l’America

Loïck Peyron a pu tremper ses lèvres dans la coupe offerte par la municipalité du Pouliguen vendredi soir à la salle des fêtes André Ravache, en attentadant celle... de l' America. Ils étaient environ 400 à venir honorer leur héros. Aussi à l’aise avec un micro qu’à la barre de son monstre des mers, Loïck, le « gars du cru » et le communiquant « hors pair » a fait son show. Tout en dévalisant le buffet de ses amuse-gueules, le public n’en n’a pas raté une bouchée.

Ce fut un beau moment de la frénésie médiatique que connaît actuellement le skipper pouliguennais depuis son arrivée le week-end dernier à Brest. Manifestement, il apprécie l’instant présent. Sans nul doute, cette « overdose » médiatique méritée après ce record, (le 4 e de la famille Peyron), va avoir des conséquences positives pour son proche avenir marin.
Mais dès dimanche, le héros va reprendre ses habitudes. Fini le slalom entre les « gros glaçons  de l’Antarctique », des plus petits vont s’animer à l’heure de trinquer pour l’apéro.« Cela fait plaisir de revoir les copains. Dès dimanche, je retourne sur mon petit bateau pour aller dans la baie de La Baule, Le Pouliguen, Pornichet. Cela dit pour ne vexer personne ».

Auprès de son arbre, il vivra heureux

Pour l’heure, vendredi soir, il partageait l’estrade avec le maire de la ville Yves Lainé. Sans doute victime de vents contraires, car arrivé avec un léger retard, celui-ci se satisfaisait que la salle pleine «  Il y a presque autant de monde que lors de ma cérémonie des vœux ». À l’issue de cette fête, Yves Lainé remettra à Loïck Peyron la médaille de la Ville, mais aussi, un… arbre. Autre passion méconnue de l’homme du jour révélée par sa maman. Un palmier conséquent lui sera livré dans son jardin. Au pied de celui-ci, il pourra méditer et s’inventer de nouveaux défis marins. Autre cadeau, la Ville lui a offert la maquette de son trimaran Banque populaire V… en chocolat pour fondre, non pas sur les mers du globe, mais pour le plus grand plaisir des papilles gustatives de la famille.
Pierre Sastre, représentant de la ville de La Baule, ami de longue date soulignait la qualité de la performance«  Nous avons un respect pour l’exploit, mais aussi et surtout un respect pour l’homme ». Nicolas Loday, le président du CNBPP (Cercle nautique de La Baule/Le Pouliguen/Pornichet) où les Peyron ont tiré leurs premiers bords, était tout « énamouré ». Derrière le pupitre, fier de rendre honneur à l’un des illustres membres de son club, « Nico » n’était pas avare de multiples anecdotes vécues avec« l’homme au redoutable palmarès. Capable de skipper avec succès sur les tout petits bateaux comme sur les plus grands. En plus de sa capacité morale, je pense que sa principale qualité est l’éclectisme ». Bien sûr, son ami d’enfance François-Xavier Baley dit « Fanfan », se devait d’être là. Le président du Yacht Club de La Baule rêvait de créer un club, son ami Loïck, comme ses frères Bruno et Stéphane voulaient trancher les flots des océans de leur étrave. Avec leur même passion de la voile, les deux « voileux » pouliguennais ont atteint leurs objectifs.

Un véritable chef d’orchestre

Avant de se prêter aux questions de l’assistance, comme un poisson dans l’eau, Loïck Peyron a bien voulu parler de moments forts de son aventure. « Si la voile n’est pas un sport majeur, elle comporte des moments majeurs ». Il a beaucoup insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un exploit personnel bien qu’il en retire une fierté personnelle.« À bord du bateau, il y avait un bel orchestre dont la mission était d’assurer un bon tempo. Je n’étais seulement que le chef d’orchestre. Avec mes cheveux gris, j’ai voulu faire briller ceux de mes équipiers. La moitié d’entre eux n’avait pas vu le Cap Horn ». S’ils l’ont bien passé ce cap mythique, le temps exécrable ne leur a pas permis de l’admirer vraiment. Avec les meilleurs solistes des mers, les plus talentueux dans leur spécialités respectives, le chef a su mener les hommes avec respect : « les petits mots simples teintés de politesse, même en mer, sont précieux ». Le moment fort qu’il retient est l’arrivée au port de Brest devant l’enthousiasme de la foule. La houle, elle, celle qui casse, démonte et engloutit, il la connaît. Il s’y frotte depuis des décennies.

Un catamaran contre une jambe de footballeur

Une belle histoire de voile se termine. Une autre va commencer. Avec son frère Bruno, il s’attaque à un autre Everest de la mer. La 34e édition de la Coupe de l’America à San Francisco en 2013. « C’est une histoire complètement dingue et compliquée avec une formule différente. On va s’y attaquer ». Le financement du projet de construction de l’AC72, un catamaran de 72 pieds, reste un souci. Les retombées du Jules-Verne vont certainement aider les deux frangins dans leur recherche de sponsors. C’est une aubaine ce record du monde autour du globe. Cela serait également bénéfique pour la Presqu’île puisque les deux frères envisagent de créer le camp d’entraînement de leur projet Energy Team à La Baule. Des négociations avec quatre grands groupes sont en cours. Les talents de communicant de Loïck et le sérieux de Bruno sont des arguments. Mais l’investissement est de taille. La perte du triple A par la France va-t-elle obscurcir l’horizon ? « Il nous faudrait couper la jambe à un footballeur de renom pour la vendre au marché noir pour trouver les moyens » suggère un Loïck facétieux mais quand même de plus en plus confiant. Le problème reste le temps. En cas d’insuffisance de budget, peut être faudra-t-il reporter le projet sur l’édition suivante ou alors prévoir des associations. «  La voile évolue de façon considérable depuis 30 ans. Elle a énormément progressé et la France est en pole (position). On peut se demander à quoi ça sert d’aller toujours plus vite sur nos bateaux ? Sans doute, mais il faut savoir que c’est de toute façon indispensable ». Souhaitons aux Peyron d’y parvenir. Quoiqu’il arrive, sur n’importe quel esquif, on pourra continuer de les voir « s’ébrouer » à l’écoute de la mer et affronter les embruns dans la baie de La Baule, Le Pouliguen, Pornichet… « pour ne vexer personne ». Ce n’est pas de sitôt que nous les verrons courir sur les sentes forestières de la forêt d’Escoublac au remugle d’humus confit. L’odeur iodée des océans est leur drogue, mais celle de maquereaux dans les soutes des chalutiers de leurs copains pêcheurs est loin de les rebuter.

Auteur : JLM | 14/01/2012 | 1 commentaire
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Vos commentaires

#1 - Le 21 janvier 2012 à 02h52 par losq henri, Douarnenez
bravo.

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