La première conférence de Marycia Baraer sur « l'arbre dans la ville » a bien posé les conditions de la vie de l'arbre en milieu urbain.
Pierre Bazin et son cabinet (Aubépine) ont travaillé sur les arbres du secteur public de la ville, et Anne-Sophie spécialiste du platane s'est penchée au chevet de ceux de la promenade.
Le cabinet d'expertise Aubépine a procédé à l'inventaire des arbres du Pouliguen (secteur public)
Il a déterminé des « stations », (endroits où se trouvent les arbres), qui ont été décrites sur autant de fiches (240).
En résumé environ 3100 vivent au Pouliguen. 1000 environ au petit bois 600 sur les deux campings, 420 dans les espaces verts et le reste sur la voirie. Les trois espèces les plus représentes sont le Chêne vert, le Cyprès,et le Pin, très adaptés au bord de mer. L'expert revient sur l'identité des cités : autant la Baule c'est le Pin, le Pouliguen c'est le Cyprès. Les Cyprès (espèce d'origine californienne) ont été plantés fin XIXe. Ils poussent vite, deviennent très grands, résistent à presque tout. « Mais ils sont démodés », il ne s'en plante presque plus. Passons rapidement sur chêne vert et pin, « tout le monde, les connaît ».
Il rappelle qu'il faut tenir compte des contraintes d'espace et du milieu : au Pouliguen, les arbres disposent de la dune ou des marais, on a trop ou pas assez d'eau, du vent, du sel.
Pour choisir les espèces il faut d'abord savoir « qui pousse et qui ne pousse pas », et d'illustrer avec le choix malheureux d'érables au long d'une voie. Il souligne qu'au Pouliguen les arbres sont plutôt jeunes (la moitié ont des troncs de moins de 20 cm de diamètre et moins d'un quart des troncs de plus de 50 cm. « C'est une bonne nouvelle ». Mais on a planté « beaucoup et dense ». Il faut maintenant éclaircir, car on cherche des « arbres trapus qui résistent au vent »; et donc, effectuer une sélection, abattre au profit des arbres intéressants. Il rappelle l'importance de la préparation de la population à ces opérations.« C'est fini le temps où on débarquait avec des tronçonneuses à 6 h 00 du matin, et 8 h 00 tout était par terre ». Nous noterons pourtant qu'il y a seulement quelques mois une municipalité voisine avait appliqué plusieurs fois cette méthode, déchaînant la fureur des habitants. Voir http://www.pornichet-infos.fr/l-homme-specule-les-arbres-tombent-les-animaux-s-en-vont-mais-les-corbeaux-croassent-toujours-23-43-378.html
Enfin Pierre Bazin met en garde contre les blessures de l'arbre, par exemple les déchirures occasionnées par une tempête, elles sont la porte ouverte pour les maladies, « le bois mort est toujours source de danger ». Il insiste sur la notion de sécurité. « Nous avons des obligations de gestion ».
Il explique aussi comment on expertise un arbre, la méthode et indique le coût (600 €).
Dans l'intervention de Anne-Sophie Bruniau il va s'agir des platanes et plus spécialement de ceux de la promenade. Les platanes pâtissent de l'attaque d'un champignon qui les tue. Sur les 42 arbres de la promenade 31 étaient atteints en 2008. Sachant qu'il n'y a pas de remède, que la maladie est très contagieuse, la question à se poser est « quoi faire ? ».
Anne-Sophie Bruniau montre avec admiration la photographie d'un spécimen « un platane c'est ça », puis celle d'un autre, taillé à l'excès « pas grand-chose à voir avec ce que vous avez ici. ».
Au Pouliguen, « il y a de la place, on peut réfléchir, peut-être passer à autre chose ».
L'identité du Pouliguen est-elle dans la promenade et ses 40 platanes ?
La ville devra se poser la question. Devra-t-elle choisir une autre espèce ?
L'association des Amis du Nau interroge le maire, fait part de ses interrogations au sujet du petit bois : « qui deviendrait un parc, serait clos, et perdrait l'aspect naturel » qui plaît tant à ses habitants ».
« C'est un rapport de 2002 dit le maire, cela n'a jamais été programmé ».
Puis « 1000 arbres auraient été offerts par le Lions club à la Ville qui les aurait refusés ». Nouvelle mise au point : « les 1000 sujets proposés par le Lions étaient au niveau du district, pour plusieurs départements, nous n'avions pas de programmation de plantation : on n'accepte pas des arbres quand on ne sait pas quoi en faire ».
Et au refrain sur les platanes :« vous voulez qu'on arrache les platanes, et pour faire quoi ? » Dans l'assistance certains veulent « garder les platanes », ils n'entendent pas qu'ils sont mortellement touchés par une maladie contagieuse… Ils veulent « les soigner, les tailler, ou bien les remplacer, en replanter d'autres».
Pendant quelques secondes, les experts sont presque mis en cause : « les photos, ce sont bien celles des platanes d'ici ? ». On cherche l'information qui permettrait un espoir, l'agressivité point. « Vous en avez déjà élagué des arbres ? ». Le maire remet de l'ordre, puis, conciliant « Bien sûr mon souhait serait de les garder mais si ce n'est pas possible... »
Anne-Sophie Bruniau répondra « moi je ne veux rien ». On en appelle à un autre expert (A.Vigouroux) comme on demanderait un diagnostic à un autre médecin pour un proche malade, cherchant la lueur d'espoir. « Il n'aura pas été informé de la pathologie » disent les experts. Mais les obstinés défenseurs de la cause des platanes de la promenade veulent y croire encore, le faire venir...
Surprenant de constater que la raison et la connaissance ont peu de prise sur l'émotion. La démonstration est faite en direct : les experts l'ont tous expliqué « avant de toucher à un arbre, il faut beaucoup communiquer avec la population ». Ce n'était que la première réunion.
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