Le premier sujet du conseil paraissait assez simple. Le 27 novembre le conseil avait autorisé à l'unanimité la vente d'un terrain de 1 200 m2 appartenant à la commune dans une zone tertiaire à l'entrée de la ville (Point P) au prix de 58 €/m2, à un groupe de professionnels de santé regroupés en une SCI. Les conditions de la vente étaient définies, il y aurait un complément de prix pour cause de démolition de l'ancien bâtiment. Ces coûts ont été chiffrés, tout va bien. Les acquéreurs ont demandé entre-temps d'acheter en complément une petite parcelle de 56 m2 au même prix. Le conseil doit délibérer pour autoriser la cession.
Et là, coup de tonnerre : les oppositions, face à face, vont prendre le maire sous un feu croisé très violent.
L'opposition au Pouliguen est toujours assez agitée, une fois de plus elle va se plaindre des symptômes chroniques du fonctionnement municipal, manque d'appétit pour le débat, myopie sur les projets, surdité sélective aux avis de l'opposition, défaut de communication.
Le groupe Canonne
« Il y a confusion entre votre rôle de maire, votre qualité de médecin, et de bailleur privé.»
« Où est l'étude d'aménagement prévue pour l'entrée de ville par le cabinet ANP ? (voir le site de la mairie) ». « Il y avait d'autres options, nous n'avons pas eu de débat », « Vous n'auriez pas dû participer au vote » arguant que « la SCI des acquéreurs est domiciliée, chez vous », « Vous avez utilisé votre qualité de médecin ». « On est parti d'une initiative municipale pour arriver à un projet privé ». «Vous avez démarché vos confrères, mais pas tous les confrères ».
Il réclame fermement « un débat serein » sur l'aménagement du quartier et met aussi en question l'installation d'un hôtel « low cost qui ne servira en rien au classement touristique de la commune ». Ils insistent, « le choix de la gamme doit être fait en concertation avec les hôteliers ».
Ils dénonce « un aménagement parcelle par parcelle » sans vue d'ensemble.
Il voteront pour, afin que « les acquéreurs ne fassent pas les frais d'une situation conflictuelle dont vous seul portez la responsabilité ».
Le groupe Samama
Plus offensif envers le maire, il invoque le conflit d’intérêt, («quatre des médecins exercent à votre domicile », il invoque une pétition, « il y a d'autres professions médicales et paramédicales qui peuvent réclamer des conditions équivalents d'installation au nom du ' principe d'égalité de traitement' ».
« Vous risquez d'engager la commune dans un contentieux grave » (pour lien personnel ou financier avec le projet), « nous demandons une interruption de séance pour demander l'avis des professionnels de santé pétionnaires présents dans la salle, ou de retirer la délibération et en reparler en commission ou en conseil. »
Norbert Samama reviendra plusieurs fois sur le droit à amendement, sur le projet pour pérenniser une maison pluridisplinaire. Il regrettera un manque de démocratie, il réclamera une « solution pour les laissés pour compte ». Il s'interroge aussi sur l'opportunité d'autoriser la construction de l'hôtel et de vendre la parcelle au prix de 58 €/m2 voisin « c'est la grande braderie des terrains au Pouliguen !».
Le docteur Lainé, l'agitation fébrile voire les convulsions, il connaît ; il y fait face avec calme. « Ce sont des accusations graves » constate-t-il. Quand on lui demande de répondre questions par question, s'il décide de répondre globalement, il rappelle aux opposants « qu'ils n'ont pas d'instructions à lui donner ». Il s'étonne que 'opposition ne réagisse que maintenant alors que la vente de la parcelle principale a été votée à l'unanimité et « je n'ai aucun intérêt personnel, il s'agit de neuf professionnels, il y en a quatre qui sont locataires chez moi, avec les cinq autres je n'ai aucun lien ». « Je n'exerce plus, je n'ai jamais démarché ». « Le prix a été déterminé par les Domaines, c'est une opération blanche pour la commune ».
« Que les autres médecins fassent un projet, je n'ai pas connaissance d'autres projets », « Au même prix !» gronde-t-on dans le public.
«Quant à attirer des spécialistes, il suffit de voir ceux qui quittent la Baule pour aller en zone franche à Saint-Nazaire, et ne sont pas remplacés pour comprendre que ce n'est pas si facile».
« Un projet de maison médicale municipale coûte plusieurs centaines de milliers d'euros pour attirer des professionnels . Comme au « Croisic, désert médical », dans ce cas il peut y avoir des subventions, mais « comment fait-on quand certains médecins s'en vont ? ».
« Je comprends la déception de ceux qui n'y sont pas mais je ne peux pas forcer des gens à se grouper ».
« Je suis serein, si vous estimez qu'il y a un doute allez au bout de votre pensée ».
La délibération ne sera pas retirée, 4 contre.
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