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Les vestiges du camp de Penchâteau

Une visite conjointe avec l’association Les greniers de la mémoire et Histoire et culture en région nazairienne a fait découvrir l’histoire de la pointe de Penchâteau et ses vestiges archéologiques.

Pour voir les fortifications de la pointe de Penchâteau, il faut faire un gros travail d’imagination car tout y est enterré. Comment savons-nous alors qu’il y avait des fortifications ? Parce qu'un couple d’enseignants, Marie et Maurice Rouzeau, ont effectué – bénévolement - des fouilles en 1979 et 1982. Des chantiers qui ont eu du succès puisqu’en 1991 les fouilles ont repris… menées par trois professionnels qui ont été payés par la Ville pour trois mois de fouilles. « Ça a coûté très cher mais ça a donné des résultats. Ce sont de bons archéologues », explique Marie Rouzeau, aussi présidente de l’association Histoire et culture en région nazairienne (HCRN). Il ne faut pas confondre : ces ancêtres-là ne sont pas des Gaulois mais des habitants de la Protohistoire*. C’est-à-dire un peuple ne possédant pas d’écriture, mais dont l’existence est attestée par d’autres peuples. En l’occurrence, par des textes Romains.
Lors de leurs fouilles, le couple (aidé par des élèves pouliguennais) a fait quatre grandes tranchées et vu les parois des quatre anciennes fortifications (deux mètres de profondeur pour sept mètres de large).
; et même d’une cinquième mégalithique, n’ayant pas de datation absolue. « Elle ne faisait pas peur ! Les suivantes furent beaucoup plus importantes », souligne Marie Rouzeau. C’est alors qu’ils se sont rendu compte que le site était beaucoup plus important que ce qui était communément admis. Malgré les résultats des fouilles professionnelles, aucun vestige ne peut aujourd’hui être admiré (d’où le gros effort d’imagination à faire) car les fortifications « sont en terre. Elles sont donc très difficiles à mettre en valeur », rappelle l’historienne.

Une pointe habitée

Le camp de Penchâteau avait une forme triangulaire. Deux de ses côtés ont des défenses naturelles avec la mer et pour le troisième, elles ont été faites par les hommes. « On estime l’espace du camp à sept hectares », rappelle Maurice Rouzeau, vice-président d’HCRN. Très bien situé, le site offre une grande visibilité sur la mer et sur l’estuaire. Il a une importance commerciale et stratégique.
Il existe plusieurs phases d’occupation longue. La plus importante date des V et VIe siècle avant Jésus-Christ. Au XVIIIe siècle, le site est réutilisé : le chemin du Roy est tracé sous Louis XV. Il mène à une caserne. Enfin, pendant l’occupation allemande, la pointe fait partie des défenses du Mur de l’Atlantique. Rommel est d’ailleurs venu pour voir l’avancement des travaux.
La trace la plus importante d’habitation est datée entre 700 et 400 avant Jésus-Christ alors que le niveau de la mer était sans doute plus bas. « ça nous laisse à penser que la pointe de Penchâteau avançait plus dans la mer », estime Marie Rouzeau. L’occupation y était permanente. Comment le savons-nous ? Les archéologues ont retrouvé des traces du travail des femmes (comme du matériel pour filer et une passoire, servant à faire du fromage) et des signes d’élevage.

*http://www.hominides.com/html/chronologie/chronologie.php
 

Le chemin du Roy
Le chemin du Roy
Auteur : AP | 30/05/2012 | 1 commentaire
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Vos commentaires

#1 - Le 31 mai 2012 à 09h26 par Samuel, Le Pouliguen
Je pense qu'il y a vraiment un travail d'information à effectuer sur le site, mis à part la mention "camp protohistorique" que l'on peut lire sur les cartes de la ville, une fois sur place plus une seule indication, pas même un simple panneau…

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