C’est dans l’immense salle Baudry qui a retrouvé son calme et sa fonction première après le passage des commerçants durant les travaux des halles que se tient jusqu’à la fin du mois une double exposition.
Riche à plus d’un titre par le nombre d’œuvres exposées, nostalgique par l’important travail puisé dans la production monumentale de Géo-Fourrier et explosive de couleurs avec Éric Lecam.
Georges Fourrier, dit Géo-Fourrier, est né à Lyon à la fin du XIXe et disparaît à Quimper où il s’installa en 1920. Il va exposer au Salon des Artistes français dès 1923.
Pluridisciplinaire, c'est un artiste complet, peintre, graveur, illustrateur, créateur de bijoux, de pipes, de cartes postales. Il réalise aussi des faïences pour sa ville d’adoption.
Il voyagera beaucoup en Afrique, il s’intéressera ensuite à la Bretagne et produira sur place de nombreux dessins. Il édite, notamment la série de cartes postales, la Bretagne bleue, avec Mathurin Méheut.
Il a aussi été influencé par l’art japonais. Il signe de ses initiales FG.
L’œuvre est monumentale, on le disait, des dizaines de toiles, dessins et croquis accaparent les deux tiers de la salle.
Éric Lecam : « Cette exposition est comme un sas »
Habitué de la région où il est né (Saint-Nazaire), Éric Lecam fils d’un pêcheur croisicais est un régionaliste généreux et amoureux . Il accapare les salles d’expo avec une gentillesse extrême, toujours disponible.Auréolé à 42 ans du prix 2012 de la fondation Taylor, ce « performeur » travaille aussi en extérieur comme, il y a encore quelques jours lors de son expo à Saint-Marc, ou pour la toile géante réalisée l’an passé aux Nuits Salines à Batz-sur-mer.
Proche de la mer, son univers est aussi très urbain (il habite Clamart) Il propose ici, une nouvelle série intitulée « Traffic ». La « patte » Lecam est aujourd’hui reconnue et appréciée par la densité et les touches de couleurs qu’il appose sur de grands formats, une influence issue des impressionnistes Edouard Hopper ou David Hockney qu’il admire.
Ses toiles apportent dans cette exposition une palette de modernisme qui peut surprendre devant le pointilleux Géo-Fourrier. Mais, il ne faut pas s'y tromper, les deux hommes ont justement en commun ce sens de la précision et du détail, même si évidemment, le rendu est aux antipodes.
- Des nouveautés pour cette exposition ?
- J’ai apporté un travail qui est un peu différent sur mes thèmes, tout ce qui a rapport avec les personnages emblématiques de mon travail, des personnages que l’on appelle de plus en plus « Les petits bonnets ». On les retrouve dans des lieux différents, des cafés, sur les quais de port comme au Croisic, à Saint-Nazaire et au Pouliguen.
Ce sont des compositions encore différentes, plus pastellisées que je commence à adopter. Cela permet d’emmener l’œil du spectateur dans autre chose et de ne pas rester dans un classicisme modéré et chromatique.
- On est dans le post-impressionniste numérisé ?
- Oui, il y a des codes couleurs, le jaune signifie « masse », les bleus sont plus des zones d’apaisement et les gris servent à ralentir le mouvement. C’est un système de colorisation. D’ailleurs, c’est dans ce domaine que l’on me situe de plus en plus et aussi comme un peintre du mouvement et de la synthèse.
- Il faut rentrer dans votre peinture pour la saisir ?
- Oui, on s’aperçoit que chaque élément est relié à un autre élément et qu’en fait, rien n’est fait au hasard.
- Un mot sur ces toiles « urbaines » ?
- On est toujours avec mes personnages, on peut imaginer qu’ils aiment voyager. Le breton aime voyager, de toute façon, il est partout, alors forcément on le retrouve dans des toiles plus agitées, plus métropolitaines avec un magma de mouvements et de chaos.
- Vous arrivez à gérer justement ce paradoxe entre les toiles mer de mer et les parisiennes ?
- Oui, en fait, ce qui les relie, c’est le ciel, on le retrouve partout quel que soit le lieu. Dans mon travail, il a une part importante, il est autant sur l’urbain que sur la mer. S’il y a bien une seule chose qui ne bouge pas dans un paysage, c’est bien le ciel.
- Quel est le facteur déclenchant d’un tableau chez vous ?
- C’est le moment, c’est le tempérament que je peux avoir à gérer mes émotions ; je réagis aussi en fonction de ce que je peux voir dehors, une attitude, une scène de vie. Je ne vais pas prendre de photos, mais je retiens. Alors, il m’arrive de me réveiller la nuit et de jeter cela sur des dessins et des encres. Ensuite, je passe à la toile directement dans un geste spontané.
Pratique :
Salle Baudry (derrière l’église)
Jusqu’au 31 août ; 10 h 00 à 13 h 00 et de 15 h 00 à 19 h 00
Éric Lecam sera présent régulièrement dans la salle pour répondre à vos questions et fera plusieurs performances dont il a le secret.
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