« Une manœuvre pour éviter un procès »
Elle aurait pu célébrer l’annonce du maire comme une belle victoire, mais la Fédération Presqu’île Environnement n’en démord pas : « Les projets proposés sur cette zone fleurissent depuis des années. Depuis 1992, nous mettons l’accent sur la qualité environnementale de ces zones humides et inondables. Depuis Xynthia, les éléments nous ont donné raison », indique Rémy Gautron, le président. Il cite Yves Lainé : « Un bois me convient mieux que du béton et du bitume, cet espace doit rester naturel », et lui répond aussi sec : « Ça nous fait sourire ! Jusqu’alors Monsieur Lainé n’avait pas tenu compte de nos remarques et de nos observations lors des enquêtes publiques ! Malgré tout, on se réjouit d’entendre le maire nous proposer d’autres solutions. Mais le bois, on y croit autant que le projet du casino en son temps, ce ne sont que des mots ».
Presqu’île Environnement y voit une tentative de calmer les ardeurs des défenseurs du site, notamment en ce qui concerne le contentieux en justice. L’association a assigné la commune sur 22 points de droit. « Le préfet vient de nous donner raison sur un de ces points. C’est l'État qui met un coup de frein au projet. Mais nous devons rester vigilants. J’espère que le maire tirera les leçons de ce qui vient de se passer », ajoute Jean-Paul Gallon. Ce dernier avance un argument des plus pertinents : « Ces changements, ça cache toujours des révisions simplifiées du Plan d’Occupation des Sols, or c’est illégal depuis le 1er janvier 2010. Ces révisions devront passer par le PLU ! Jusqu’alors, la mairie fait passer régulièrement au conseil des révisions simplifiées du POS, nous ne sommes pas intervenus car il n’y avait d’impacts environnementaux (notamment pour les logements, rue du Croisic) ».
Les responsables ne veulent pas se laisser duper : « Il pourrait s’agir d’une manœuvre pour éviter un procès ».
En annonçant la prochaine création de 200 logements, dont une partie derrière le LIDL, « en concertation avec l’Etat et les associations de défense de l’environnement », Yves Lainé n’a pas rassuré les adhérents de Presqu’île Environnement. « On attend de voir les projets pour pouvoir juger, mais cette zone est très sensible et il paraît difficile d’y envisager quelque chose. En tout cas, il faudra un cadre légal », complète Rémy Gautron.
Soumise au dilemme du développement économique et social face à la protection de l’environnement, qui plus est dans l’une des rares communes ligériennes à souffrir de la décroissance démographique, l’association tâche de se faire entendre. « Il faut construire la ville dans la ville », lance Joseph Juret qui, avec les autres responsables, souhaite que de nombreux bâtiments érigés il y a une trentaine d’années soient rasés. « On nous dit que l’on est contre l’installation des jeunes au Pouliguen ! Nous répondons qu’on ne peut pas faire vivre des gens dans un terrain coincé entre étier et une voie ferrée. C’est exactement ce qu’a dit le ministre de l’environnement, Madame Jouanno, suite à Xynthia », conluent-ils sur ce dossier.
Presqu’île Environnement promet d’autres rendez-vous pour tenir les Pouliguennais informés de ses démarches. L’association attend également un geste du maire, sous la forme d’une invitation à discuter à l’Hôtel de Ville, par exemple.
Le 06/10/2015 par BOURVEN dans
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